La Pisselotte et son moulin

 

La Pisselotte est un petit affluent de la Sambre qui prend sa source à deux kilomètres au nord de Maubeuge au lieu-dit le Bois Brulé, à la fontaine d’Amour. Il traverse une partie de la ville à ciel ouvert puis en souterrain jusqu’à son confluent à l’Arsenal.

Plan de Maubeuge en 1887
Plan de Maubeuge actuel.

Le débit régulier mais faible de la Pisselotte a fait fonctionner un moulin à eau à farine. Il a failli actionner un moulin à eau à écorce dont le projet fut refusé en 1812 par le Ministère de l’Intérieur. En bifurquant en deux branches en aval du moulin à farine, il a vu ériger deux brasseries sur chacune de ces bifurcations. (Brasserie Melle Elisabeth Roumier et Brasserie François Toussaint en 1811)

Revenons-en au moulin à farine.

Appelé Grand Moulin ou moulin de la Pisselotte, il  appartenait très probablement au Chapitre Sainte-Aldegonde avant 1789. Il avait trois tournants et fut adjugé en 1791 à Guislain Bertau. Il devait comme celui situé sur la Sambre, que possédait également G Bertau, « moudre en outre 150 brais pour faire de la Bierre pour les hôpitaux et les habitants ». En 1833 Marie Adrienne Mercier veuve de Guislain Bertau et son fils Philippe, meunier, réclamèrent des indemnités suite au chômage de leur moulin alors à deux roues, chômage provoqué par les travaux de fortifications. Il fut acheté par le meunier Edouard Bayart vers 1856. Il avait « deux paires de meules, employé aux moutures de cinq brasseries, aux moutures de la cavalerie, à la mouture de l’épeautre et des greniers de commerce ». Les deux roues situées à la suite l’une de l’autre mesuraient 1,56 m de diamètre pour celle en amont et 1,61 m de diamètre pour celle en aval. Edouard Bayart décéda le 6 février 1871 et le moulin fut acheté en 1877 par Ernest Lenclud et transformé en brasserie.