Le Ruisseau des Bultiaux et ses moulins

Le Ruisseau des Bulteaux prend sa source à Locquignol, puis traverse Amfroipret, Gommegnies avant de se jeter dans l’Aunelle à Preux-au-Sart.

Gommegnies

Gommegnies

Le moulin du Fromentel

Le moulin du Fromentel à Gommegnies

Pierre-Joseph Dubois sollicite le 2 décembre 1845 l’autorisation de construire un moulin à eau sur le ruisseau le Bultiaux, à l’endroit dit Le Fromentel.

Le 23 janvier 1846, le maire certifie que la demande a été affichée et n’a pas fait l’objet d’observation.

Il fait alors construire le moulin après avoir obtenu l’accord du propriétaire riverain, Léopold Fontaine De Fromentel, par acte passé devant notaire le 3 avril 1846.

Il fait ensuite l’objet d’un procès-verbal parce qu’il noie entièrement le débouché d’un pont du chemin vicinal n° 31 de Bavay à Solesmes. Par arrêté préfectoral du 16 mars 1847, le sieur Dubois-Delbauve est mis en demeure de présenter une demande d’autorisation qu’il effectue le 6 avril.

Il est autorisé par arrêté préfectoral du 8 novembre 1847. La retenue des eaux est faite au moyen d’une seule vanne d’un mètre vingt de large, et d’un déversoir de un mètre de large. L’arrêté présidentiel est signé le 9 août 1848. Le procès-verbal de récolement est établi le 20 juillet 1862 (ADN S 5402)

A Pierre Joseph succède son fils Constant, puis en 1903 son petit fils Clément qui installe des appareils à cylindres fonctionnant par une machine à vapeur de 10 CV puis en 1913 par un moteur à gaz de 25 CV. En 1929 l’usure du matériel nécessite son remplacement complet, et on en profite pour rehausser le bâtiment. La reprise a lieu le 20 décembre 1929 avec un moteur diesel. Clément meurt en 1937 et son fils Martial prend la succession. Il ferme le moulin en 1962 et décède en 1968. En 1984 le site est converti en terrain de camping et de pêche.

Preux-au-Sart

Preux-au-Sart

Le moulin à eau de Flore Philippe

Le moulin est construit en 1860 sur un terrain communal acquis par Flore Philippe.

Il est en effet réglementé par arrêté préfectoral du 24 juillet 1860. Son procès-verbal de récolement date du 18 août 1864.

Il a été bâti sur la rive gauche tandis que la rive droite appartenait au sieur Edmond Gellé qui avait donné son accord pour construire les maçonneries du déversoir.

Le 5 mai 1890, Palmyre-Flore Solau, veuve de Parfait Philippe, demande l’autorisation d’effectuer des réparations aux vannes de décharges ainsi qu’au déversoir du moulin. L’ingénieur, dans son rapport du 23 juillet, indique que le repère a été déplacé et estime qu’il y a lieu d’accepter les réparations tout en replaçant le repère.

Un rapport de l’ingénieur du 8 avril 1891 nous apprend qu’un litige est en cours entre le meunier et la nouvelle propriétaire de la rive droite Mme Champeaux. Celle-ci indique que le moulin n’a jamais fonctionné sérieusement à cause de la faiblesse du débit du ruisseau ; en 1884, il a été démonté et les eaux abaissées ont repris leur cours naturel. En 1885, la famille Champeaux jugeant que l’engagement consenti par le Sr Gellé était annulé par suite de l’abandon du moulin, fit des plantations sur la rive droite du ruisseau et y plaça une clôture. Voyant dans ce fait une atteinte à ses droits, la famille Philippe enleva la clôture et les plantations.

L’ingénieur soutient qu’entre le moulin de Fromentel et celui de Philippe la déclivité est assez forte et que ce dernier peut fonctionner. De plus, pour supprimer le moulin, il faudrait un arrêté, qui serait entaché d’abus de pouvoir. « Les vannes de décharge, le déversoir et la roue existaient toujours, mais se trouvaient en mauvais état. Or la famille Philippe a été autorisée par arrêté préfectoral en date du 26 juillet 1890 à réparer les ouvrages régulateurs de la retenue. Tous les travaux autorisés sont actuellement terminés et le moulin en état de fonctionner. La famille l’utilise provisoirement pour ses besoins en attendant qu’elle le mette en location ou en vente. Nous estimons …qu’il n’est pas possible, pour donner satisfaction à un intérêt privés, d’annuler l’arrêté du 24 juillet 1860 ».

Le Vice-président du Conseil général dans un courrier du 15 avril 1891 se tient à la version de l’ingénieur, mais le 1 er juillet 1891, Julia Philippe proteste auprès du préfet « que pour la seconde fois Madame Champeaux a fait faire des plantations dans le bief de notre usine …

Le bâtiment existe encore mais les vannes sont en ruines.