Le Ruisseau du Paradis et son moulin à Louvroil

Le ruisseau du Paradis naît à l’extrémité nord de Beaufort et traverse Louvroil en alimentant un plan d’eau du même nom avant de se jeter dans le canal de la Sambre.

L’abbaye d’Hautmont décide de construire à Louvroil un moulin à eau vers 1782.

Cependant le seigneur, la Dame Marie-Joseph-Félicité-Sophie Le Bretonneau veuve de Ferdinand-Joseph Du Belloy s’y oppose par requête du 17 août 1782.

Elle évoque trois motifs :

I° « sa basse justice à Louveroil, qui lui assure dit elle le droit de cour d’eau de la rivière où l’on prétend construire le nouveau moulin »,

2° « l’inutilité de ce moulin puisqu’il en existe déjà un dans le même village dont elle est propriétaire, et qui a été accordé par le Roy aux seigneurs de Louveroil, moyennant une reconnoissance payable au domaine de S. M »

3° la prohibition faite aux gens de main morte de s’approprier de nouvelles acquisitions.

Finalement, la dame du Belloy est déboutée de sa demande par jugement rendu le 16 janvier 1784. Le moulin est donc construit sur le ruisseau du Paradis et certainement vendu comme bien national.

En 1810, il appartient à Louis Gricourt, qui en est le meunier. Il est transformé en moulin à écorces, par le sieur Autier, qui fait une demande pour faire usage d’une chaudière et d’une machine à vapeur dans son moulin pour servir à mettre en mouvement des meules à broyer des écorces. Une enquête est ouverte, close le 15 octobre 1854, et l’arrêté signé le 4 janvier 1855.

Le moulin a deux paires de meules, mû par l’eau et par une machine à vapeur. Le 21 juillet 1866, le sieur Autier-Desenfant demande l’autorisation de réparer les vannes de décharge et maçonnerie de son usine. Le 25 juillet, l’ingénieur constate qu’il a exécuté une partie des travaux et remanié la ventellerie de façon à rendre assez difficile la constatation de l’état antérieur ; il a donc perdu ses droits à l’existence légale dont il jouissait par tolérance … S’ensuit donc la procédure habituelle :enquête de 20 jours du 5 au 25 août et visite pour établir le procès-verbal qui a lieu le 13 octobre. La vanne de décharge est large de 1,40 m. La roue a 4,606 m de diamètre, il n’y a pas de déversoir. La deuxième enquête est ouverte du 30 décembre 1866 au 13 janvier 1867, sans opposition. L’arrêté du 26 février réglemente le moulin, et le procès-verbal de récolement du 17 décembre 1867 constate que les travaux sont conformes à l’arrêté.

Emmanuel-Joseph Autier, marchand tanneur décède à Maubeuge le 24 décembre 1868, époux de Joséphine-Joseph Desenfant, avec qui il s’est marié sous le régime de la communauté de biens suivant contrat reçu de Me Walrand le 27 août 1851. Il laisse deux enfants, Charles-Germain et Dina-Marie-Adélaïde Autier, héritiers du moulin à eau à blé et à brai situé à Louvroil, lieu dit La Basse, occupé par Désiré Guislain, marchand de bois et de charbon, suivant acte passé devant Me Walrand le 29 mars 1864.

Le moulin est acquis par Ferdinand Collart et tombe en ruines en 1877.