Le Ruisseau de l’Escrière et ses moulins

Le ruisseau de l’Escrière prend sa source à Colleret où il alimentait en direction du hameau d’Ostergnies un moulin. Le cours d’eau se dirige ensuite vers Recquignies où il faisait tourner un autre moulin. La rivière, après avoir parcouru 8,6 km, se jette alors dans la Sambre.

COLLERET :

Colleret
Colleret : cadastre de 1845

Le moulin figure sur la carte de Cassini entre Colleret et le hameau « d’Austregnies ». Il appartenait depuis un temps immémorial au chapitre des chanoinesses Sainte Aldegonde de Maubeuge.

Jean François Jacquier (1709 1784) marié à Marie Catherine Lemaire fut meunier de Colleret. Sur un linteau de la maison se trouve l’inscription : ANNO / 1762 / J F J / M F M

En 1802 Isidore François Joseph Cantiniaux était dit meunier du village. En 1809, Louis Denis (1766 1849), meunier, marié à Marie Catherine Henrion possédait ce moulin à deux roues qui servait à écoudre l’épautre. Isidore Montay l’acheta en 1839. On le cite meunier à Colleret en 1854 et 1860 puis meunier en 1862 à Louvroil. Cependant il avait déjà revendu son moulin à Thomas Flore Dupaix dès 1850. Désiré Demanez fit faillite en 1863, date à laquelle le moulin avait trois paires de meules et une machine à vapeur de 12 chevaux. Acquis en 1864 par Alphonse Cauderlier, marchand de bois, celui-ci le revendit en 1875 à Edouard Montay. Ce dernier (1834 1915) marié à Thérèse Pauline Hardy (1835 1908) était le fils d’Isidore. Il fut le dernier à faire de la farine. Un neveu d’Edouard, Arsène Montay né en 1888 à Louvroil occupa la bâtisse et décéda en 1964 à la ferme du moulin.

Description du moulin actuel :

« Ce moulin comporte une petite particularité. La bâtisse, qui ne comprend aucun étage maçonné, est toute en longueur. Le moulin est isolé du ruisseau par un mur ceinturant la cour. Dans cette cour, il est possible d’observer l’arcade de briques qui correspondait au passage de l’eau sous le moulin.

L’ensemble des constructions semble remonter au XVIIIe siècle, au-dessus de la porte d’entrée une date indique 1762. Il semblerait toutefois que certains linteaux triangulaires, et munis d’arcs de décharge semblables à ceux des châteaux d’Éclaibes et de Cerfontaine, remontent probablement au XVIIe siècle.

Au XIXe siècle a été installée, en prolongement du moulin, une vaste grange de briques qui est la première construction d’origine toujours visible à ce jour. Les plafonds, posés sur des solives, datent de la première moitié du XVIIIe siècle et prouvent qu’avant la construction de la grange, le blé était stocké dans ces combles bas de hauteur mais assez robustes pour supporter des charges lourdes.

Cet ancien moulin a été acheté il y a six ans par Anne-Françoise Lefebvre et Frédérick Roisse, un couple de Belges qui ont commencé la rénovation de la bâtisse ».

La Voix du Nord 25/08/2010

RECQUIGNIES :

Recquignies
Cadastre de Recquignies (1846)

L’Escrière a vu à Recquignies un moulin très ancien qui appartenait aux seigneurs locaux à savoir successivement aux sires d’Ecaussines et à la famille Galand.

François Philippe Narcisse Minaire était dit meunier en 1774 lors de son mariage avec Catherine Bayart. Eugène Ducarne (1753 1822), célibataire, était également « meunier de la dite commune » comme précisé sur son acte de décès.

Entre temps, en 1810 le comte Charles Albert Louis Alexandre Henri Van Der Burch (°1779 Aubry du Hainaut + 1854 Ecaussines) détenait ce moulin à deux roues dont un tournant servait pour écoudre l’épautre et moudre le grain pour les brasseries. Il le vendit en 1813 à Louis Gillot (1772 1855), meunier, époux de Marie Joseph Ducarne (1761 1827), sœur d’Eugène.

Louis Gillot céda vers 1840 le moulin à Jean Baptiste César Soumillon (1814 1863). Son épouse Marie Joseph Sylvie Fissiau qui fut également meunière décéda en 1895 à l’âge de 81 ans. Ses trois enfants héritèrent du moulin : Siméon Charles, Coralie Elodie et Anna Renelde.

Celle-ci mariée à Albert Gibon eut une fille Marguerite Gibon née en 1881 à Ferrière-la-Petite qui hérita seule du moulin ou plus exactement de la part lui revenant du prix de la vente du moulin et de la brasserie. En effet ces bâtiments furent vendus en 1899 à Alfred Laloux. Le moulin fut transformé en dépendance et la brasserie disparut par la suite.