Le Ruisseau Saint-Georges et ses moulins

Appelé ruisseau des Eclusettes à Locquignol où il prend sa source, il est dénommé ruisseau de la Fontaine Saint Georges à Englefontaine (du nom d’une source dans ce village). Il se dirige vers Poix-du-Nord où son cours est par endroit canalisé. Il alimentait un moulin à farine converti par la suite en fabrique de chicorée. A la sortie de Poix, le cours d’eau se met à méandrer fortement et délimite les territoires de Neuville-en-Avesnois et de Salesches. Dans cette commune il faisait tourner deux moulins qui étaient très peu distants l’un de l’autre. A Beaudignies, au lieu-dit « Pont à Pierres », il actionnait un imposant moulin. Il quitte alors l’Avesnois pour s’écouler vers Escarmain puis Capelle avant de se jeter dans l’Ecaillon à Saint-Martin-sur-Ecaillon

Le ruisseau Saint-Georges

POIX-DU-NORD :

L’ancien moulin de chicorée à Poix-du-Nord

Le ruisseau de la Fontaine Saint Georges présente un méandrage prononcé à l’entrée du village de Poix-du-Nord. Après la confluence avec le ruisseau de la Fontaine Lecomte, il longe la rue des Mouloirs et est appelé ruisseau Saint Georges. Il se rétrécit au niveau du pont de la rue de Neuville et s’élargit ensuite  juste avant le moulin de Chicorée.

Ce moulin appelé le moulin « d’En Bas » appartenait en 1828 à Pierre Joseph Chrysostome Willot et Jean Julien Wagon suite à sa vente par la veuve de Chastelain. Il fut transformé en fabrique de fil vers 1830 et vers 1846 Hubert Meunier y fabriqua des broches de filature. Dévolu avant 1866 à la production de chicorée par Zulnard Williot, ce fut la première usine française de production de chicorée à café.  Zulnard Williot ° 1833 + 1898, petit fils de Pierre Joseph Chrysostome, ajouta au moulin une turbine à la place d’une machine à vapeur. Jules-Eloi Willot et Henri Laine constituèrent en 1911 une société anonyme dénommée « La Galvanisation française » ayant pour objet la fabrication d’articles ménagers galvanisés. Quant à la chicorée elle fut produite jusque dans les années 1970.Le bâtiment était toujours en possession de la famille Williot. De nos jours il demeure le moulin proprement dit sur deux niveaux. Sa ventellerie comporte trois vannes : deux de décharge et une correspondant à la turbine.

SALESCHES :

L’ancien moulin de Salesches.

Le ruisseau Saint Georges fait la limite entre Neuville-en-Avesnois et Salesches où en 1131 l’abbaye de Maroilles y possédait déjà un moulin. Celui-ci endura de nombreuses guerres mais fut à chaque fois relevé de ses ruines. En 1790 Jean Jacques Hautecoeur était le fermier du moulin et en 1796 le cessionnaire de la veuve Jean Baptiste Wibaille adjudicataire.

Augustin Moreau détenait ce moulin à deux tournants à augets vers 1835 et demanda sa réglementation en 1858. La visite pour établir le procès-verbal de récolement eut lieu le 12 novembre 1861 précisant qu’un déversoir dans le prolongement des deux vannes de décharges mesurait 3,15 m. Acheté en 1886 par Aimé Denis Drecq à la famille Moreau le moulin fonctionna jusqu’aux environs de 1920. Il fut alors converti en habitation. Pour plus de détails sur ce moulin consulter : Culture.gouv

Un second moulin à deux tournants fut érigé en 1835 par Fargeau Tasbille puis vendu en 1849 à Théodore Charles Carpentier. De 1858 à 1863 s’ensuivirent des injonctions des Ponts et Chaussées pour que des travaux fussent entrepris par le meunier. Le procès verbal de récolement du 9 mai 1863 précisa que les prescriptions avaient eu lieu, le repère posé et le pont  reconstruit par la commune. En 1898  Achille Hulin occupait le moulin.  Jules Barbier marié à Félicie Druesne l’acheta vers 1905 et fut le dernier minotier.

BEAUDIGNIES :

L’ancien moulin au « Pont de Pierres »

Avant de quitter l’Avesnois, le ruisseau Saint Georges traverse le sud du territoire de Beaudignies. Il faisait tourner les roues d’un moulin au lieu-dit « Pont à Pierres » érigé en 1810 par la veuve de Gabriel Thomas qui fut meunier à Haussy. En 1865 sa fille Augustine demanda l’autorisation d’élargir le bief. En 1886 Arthur Potiez  le nouveau propriétaire du moulin monté à l’anglaise, avec deux paires de meules, le transforma en moulin à cylindres avant d’y ajouter une machine à vapeur. En 1929 son fils Maurice lui succéda. Le fils de ce dernier Michel fut de 1961 à 1991 l’avant dernier meunier de l’Avesnois à fabriquer de la farine.