La Thure est une rivière qui prend sa source en Belgique, à Sivry-Rance, traverse en France Hestrud et Cousolre avant de se jeter dans la Sambre à Erquelinnes, de nouveau en Belgique.
La Thure en entrant en France s’enfonce dans une vallée pittoresque.
Hestrud n’a compté qu’un seul moulin à eau mais il était très ancien car il appartenait au IX è siècle à l’abbaye Saint Pierre de Lobbes. En 1680 Martin Charlé était meunier, puis son fils Philippe ° 1683 +1753. En 1758 le meunier s’appelait Jacques François Lemaire et avait Jean Charlé ° 1718 + > 1771 fils de Philippe comme garçon meunier. En 1789 le prince de Ligne, seigneur du village, en était en possession. Charles Descamps marié à Marie Thérèse de Saint Aubin occupait à cette date ce moulin dit en grande défectuosité avant qu’il en fut le propriétaire en 1802. Le moulin fut vendu ensuite au baron Adrien d’Holling, de Beaurieux en Belgique. Les locataires successifs furent Isidore Mairesse, Alexis Mathieu, Lambert Duvivier et Cyprien Charlet en 1849. En 1858 le moulin revint aux enfants de Holling.
Le moulin comportait trois tournants, deux à moudre le blé et le troisième à usage d’écoussière et possédait six meules de grès. Il se composait d’un logement du meunier, d’une écurie avec grenier au dessus et d’un fournil. En 1865 le journal l’Observateur annonçait la vente du moulin à blé à trois tournants, une scierie de marbre à deux armures et une maison. Il ne fut vendu qu’en 1882 à Victor Ducarne et le moulin était déjà à l’arrêt. En 1920 la maison était possédée par Fostier Descamps Floriste, négociant. Aujourd’hui on peut admirer la maison typique du XVIII è siècle.
A l’entrée du village en provenance de Frasies, sur une déviation de la Thure appelé le ruisseau de Frasyes au Midi, existait une scierie de marbre érigée en 1825 par Louis Hans qui deviendra la scierie Fostier Joffroy puis la scierie Fostier Descamps à laquelle on ajoutera une laiterie en 1907.
La Thure quitte Hestrud en direction de Cousolre.
La Thure s’appelait auparavant sur le territoire de Cousolre la rivière du Frasy. Elle alimentait deux moulins à eau, des forges, des fenderies et de nombreuses scieries de marbre. Notre propos est ici de privilégier uniquement les moulins à eau à farine.
Le premier moulin que croisait la Thure en descendant était le moulin érigé en 1859 par Elie Blanpain °1779 + 1860 avec sa ventellerie à trois vannes munies de crics. Il était situé au lieu-dit « Le Chette ». Vers 1868 une machine à vapeur fut ajoutée très probablement par Victorien Nicolas Blanpain ° 1819 + 1901, fils d’Elie, époux de Victoire Collignon, qui était encore le meunier en 1887. Vers 1902 le moulin fut converti en scierie de bois et de marbre avant d’être démoli vers 1910. Les bâtiments surprennent par leur hauteur et leur longueur. Une partie de l’ensemble ressemblant à une grange correspondait à l’atelier de façonnage et de polissage.
L’autre moulin à farine sur cette commune fut construit au centre du village entre l’actuelle rue Neuve et la rue du Bois des Halles.
Il fut l’œuvre en 1742 de Pierre Thomas, meunier de Bousignies. Il fut bâti sur un terrain appartenant à Joseph Martin, fils mineur de Jacques Martin, que les lieutenant mayeur et échevins de Cousolre, tuteurs légaux de ce mineur, avaient été autorisés à la vente suivant la sentence rendue par le Prévôt de Maubeuge le 19 mars 1742. La vente de ce terrain fut réalisée au profit de Pierre Thomas suivant contrat passé le 30 octobre 1742 devant Maitre Spilleux notaire à Maubeuge.
Pierre Thomas laissa le moulin à sa fille Marie-Françoise Thomas épouse Lambert Yernaux qui décéda en 1831 à Leers Fosteau (Belgique).
Le moulin fut vendu en 1835 à François Toussaint, brasseur à Maubeuge qui y ajouta une quatrième roue pour y scier le marbre. François Toussaint loua la même année le moulin et la scierie à Louis Matagne et Alexandre Piret. Décédé en 1838, ses héritiers vendirent les bâtiments le 27 avril 1855 à Maitre Crame notaire à Solre-le-Château et à François Jouniaux, marbrier à Cousolre.
Une machine à vapeur fut ajoutée vers 1860 et l’auge en bois qui conduisait l’eau sur les roues fut remplacée en 1861. A cette date l’usine est exclusivement une scierie comprenant atelier, polissoir à eau et à vapeur et autres machines. Vers 1876 Benoit et François Blanpain fils d’Elie la détenaient avant de la vendre en 1897 à Louis Amand Lecat. Elle subsistera jusque la seconde guerre mondiale.